Je vous emmène aujourd’hui dans les coulisses d’une communauté unique, celle composée des assistant.e.s Servier : C@p’Assistant(e)s.
La communauté des assistantes Servier est née en 2018, elle comprend 290 membres aujourd’hui. Composée d’une core-team et d’un comité éditorial (pour la publication de son journal trimestriel), elle s’est dotée d’une charte et obéit à des règles. Elle s’inscrit également dans la démarche de la transformation Groupe.
Puisqu’animer une communauté demande de l’organisation, de la communication et une bonne dose d’engagement…pourquoi l’avoir créée ? Laissez-moi vous raconter.
Au-delà d’échanges ponctuels … Un réseau interne
Vous pourriez penser : « Mais, pourquoi créer un réseau spécifique alors qu’on pourrait simplement demander des conseils à droite, à gauche ? ». Une communauté permet bien plus que ça ! On ne se contente pas d’échanger des astuces pratiques : on se comprend, on partage un vécu, on a des défis communs et surtout, une même réalité professionnelle.
Créer ce réseau, c’était briser une certaine solitude face à des obstacles pour gagner en force et en confiance, c’était créer un espace où chacun.e se sente inspiré.e et accompagné.e dans son travail au quotidien.
Les défis rencontrés et ceux qui restent à relever
Cela n’a pas été simple. On ne va pas ses mentir : créer un réseau demande de l’investissement. Le premier obstacle a été, sans surprise, le manque de temps. Entre les rendez-vous, les urgences à gérer, et les imprévus, difficile de bloquer des moments pour des échanges.
Petit à petit, ces difficultés ont été surmontées : organisation des premières réunions, parfois virtuelles. Quel bonheur de voir que ça fonctionnait ! Il reste des défis à relever : faire en sorte que chacun.e s’offre le temps de participer, convaincre parfois. Mais, chaque petit pas compte.
Faire vivre le réseau se traduit par :
des réunions régulières sur des sujets comme l’organisation du travail, la gestion des priorités, etc.,
des ateliers pratiques où chacun.e partage ses compétences ou des outils (par exemple : outils digitaux, gestion de planning, outils de communication interne),
des groupes de travail si des problématiques spécifiques sont identifiées.
Une condition pour que cela fonctionne : impliquer le plus grand nombre.
Un mot de reconnaissance qui fait la différence.
Pour cela, les actions sont variées : demandes régulières d’avis des membres, propositions de co-animation d’événements ou des initiatives, rotations de rôles dans l’organisation, écoute des besoins, simples discussions et mise en avant des idées ou des solutions.
Les petites et grandes victoires du réseau : un vrai groupe de soutien et de partage.
Fières des réussites obtenues ensemble, ce sont des « petites » victoires qui créent de grands moments ! Par exemple :
le partage d’idées ou d’astuces qui simplifient la vie,
des formations « entre nous », pour partager des connaissances spécifiques,
des échanges sur des outils,
des conseils pour mieux organiser la journée ou même améliorer certaines procédures dans nos entreprises.
Une communication aux managers et à la direction
Les managers et la direction ont été convaincus : la communauté améliore la productivité, renforce la collaboration et contribue au bien-être des assistant.e.s.
Deux membres du Comex sont devenus des sponsors et jouent un rôle clé dans la reconnaissance et les succès. Voilà un signal fort envoyé à l’ensemble de l’entreprise dans l’alignement avec les objectifs stratégiques de l’Organisation. Ce soutien renforce la légitimité du réseau.
Voilà une preuve que l’entreprise valorise l’inclusion et la reconnaissance d’un métier souvent sous-estimé : celui des assistant.e.s.
L’avenir de la communauté : co-construire l’avenir de l’entreprise
Et pour la suite : continuer à grandir ! C’est pourquoi de nouveaux formats sont proposés (événements, interventions d’accompagnants externes) pour maintenir la motivation ; ainsi qu’une campagne pour l’engagement de nouveaux membres dans la core-team et ainsi, assurer la pérennité de la communauté.
Avec les évolutions technologiques et la place toujours plus stratégique des assistantes dans l’entreprise, le réseau pourrait bien jouer un rôle encore plus important en devenant un véritable moteur de transformation. Il y a un réel potentiel pour influencer positivement l’organisation, renforcer la cohésion et améliorer l’efficacité.
Avec détermination et patience, ce réseau devient peu à peu une force incontournable.
Propos de Valérie Argoud, membre de la core-team et du comité éditorial du réseau Cap@ssistant(e)s recueillis par Elisabeth Durand Mirtain
Quelle fierté de voir cette communauté d’assistantes voler de ses propres ailes ! Nous avons coopéré au cours de sessions pour voir aujourd’hui ce réseau Cap@ssistant(e)s vivre. C’est presque comme « voir des enfants quitter le nid » …! Elles s’entraident, échangent des conseils, etc. Je suis devenue « spectatrice admirative. » Pour qu’un réseau interne « tourne rond », il faut certains ingrédients : de l’engagement, de l’implication, et un bon sens de l’humour pour surmonter les hauts et les bas ! Eh oui, un réseau, c’est un peu comme une relation amoureuse : il y a des jours où tout roule, et d’autres où on se demande pourquoi on s’est lancé. Mais c’est là qu’on doit serrer les coudes ! Le respect de chacun est essentiel, et n’oublions pas : on inspire davantage en montrant l’exemple qu’en récitant de belles phrases. Alors, Cap@ssistant(e)s, continuez à être des modèles de bonne humeur et de persévérance !
Dans le tourbillon effréné actuel, la quête de sens m’apparaît essentielle … Telle une boussole intérieure, qui guide et éclaire les choix. Cette réflexion, intimement personnelle, trouve une résonance particulière dans ma vie professionnelle.
Alors que je m’apprête à combiner travail et retraite et que les formations que j’anime sur le « management et la gestion des situations complexes » abordent régulièrement ce thème, cette interrogation me touche particulièrement en ce moment. Je vous propose de m’accompagner dans cette réflexion sur la recherche de sens.
Petite réflexion personnelle : le début d’une nouvelle aventure !
Cumuler emploi et retraite est une transition qui pourrait sembler paradoxale, mais elle est riche de sens. Continuer à exercer son activité professionnelle tout en profitant de la retraite permet de conjuguer le meilleur des deux mondes. C’est, pour moi, une opportunité de transmettre, d’apprendre des autres, et de rester active et engagée … par choix.
Donner du Sens ? Une question de connexion ?
Donner du sens signifie principalement créer des liens authentiques avec soi-même et avec les autres.
De plus, cela revient à donner une valeur et une orientation à nos actions quotidiennes. Cela implique de trouver un fil conducteur qui relie nos activités à nos valeurs et à nos aspirations personnelles. En milieu professionnel, cela se traduit par :
L’amour de mon métier : trouver du plaisir et de la satisfaction dans ce que l’on fait. En tant que consultante-formatrice, le sens de ma vie réside dans les contacts humains. Chaque échange, chaque rencontre enrichit mon parcours et me rappelle pourquoi j’aime tant ce que je fais. Que ce soit en accompagnant un client vers le succès ou en collaborant avec des collègues inspirant(e)s, ces moments de partage sont le cœur battant de mon engagement professionnel.
Ressentir l’impact de mon travail : Savoir que mes actions exercent une influence positive sur les pratiques, qu’elles bénéficient à l’entreprise, aux participant.e.s ou à la société dans son ensemble.
Progresser et s’adapter : Le monde évolue rapidement, entraînant des changements dans les attentes et les besoins. Cette évolution me pousse à me réinventer constamment, à apprendre en permanence, et à rester ouverte aux transformations … aux moyens de découvrir et de donner du sens.
Vers une réflexion collective…… Dans la société
Nous vivons une époque où les crises successives nous poussent à repenser nos priorités. Nous nous remettons à réfléchir sur ses fondements, et cette introspection collective est une chance pour chacun de redécouvrir ce qui est vraiment important. De plus en plus d’entreprises adoptent des démarches éthiques et durables, redonnant du sens à leur mission.
Cette tendance est une invitation pour chacun de nous à participer activement à des transformations positives.
Le Sens au Travail : une responsabilité partagée
Lorsqu’il s’agit de trouver du sens au travail, les managers jouent un rôle crucial. Ils ou elles doivent inspirer et motiver leurs équipes, leur donner une vision claire et leur montrer l’importance de leur contribution. Mais cette responsabilité ne leur incombe pas uniquement. Chacun a un rôle à jouer. Chaque personne a le pouvoir de donner du sens à son travail et à ses actions. Que ce soit en prenant des initiatives, en suggérant des améliorations, ou en soutenant des projets ou des collègues, chaque action compte.
En somme, le sens de la vie, c’est avant tout de vivre avec un sens :
Trouver un équilibre entre aspirations personnelles et professionnelles
Contribuer positivement à notre environnement
Evoluer constamment.
Trouver un but qui nous inspire, des valeurs qui nous guident, et des relations qui enrichissent notre existence.
Accepter les moments de doute et d’incertitude, car ils font partie intégrante de notre parcours.
En tant que consultante, je vois cette quête de sens comme une source d’inspiration et de motivation inépuisable. C’est en embrassant les changements et en restant fidèle à nos valeurs que nous pouvons vraiment donner du sens à notre vie.
La vie et le travail ne sont pas seulement des suites d’actions et d’événements, mais des occasions de croissance personnelle et collective. En partageant nos réflexions, nous contribuons à un monde où chacun peut se sentir compris et soutenu. Que ce soit à travers un simple conseil, une anecdote touchante ou une leçon apprise, chaque mot a le pouvoir de changer une vie.
Alors, n’hésitez pas à partager vos expériences et réflexions sur le sens de la vie et du travail. C’est ensemble que nous pouvons inspirer et motiver d’autres à trouver leur propre chemin. Et pourquoi pas une communauté riche d’expériences, où chaque voix compte et chaque histoire a de la valeur !
« Donner du sens » ou « Faire sens » : deux expressions distinctes et expliquée par Karl E. Weick, théoricien américain mondialement connu pour ses travaux sur la théorie des organisations dans les années 1990 et qui apportera un élément de réflexion peut être pour un prochain article !
« Donner du sens » (sense giving) se réfère aux efforts des managers pour influencer la création de sens chez autrui. Ce processus implique la communication et la structuration des informations de manière à orienter la compréhension, façonner les interprétations et guider les actions vers un but précis. Ils adoptent cette approche pour aider leurs équipes à saisir les changements, stratégies ou objectifs organisationnels, tout en gardant un contrôle maximal sur la compréhension de la situation. »
« Faire sens » (sense making) désigne le processus par lequel les parties prenantes attribuent du sens à leurs expériences, surtout dans des situations ambiguës ou incertaines, qui sont caractéristiques d’une période de transformation. Dans un cadre organisationnel, cela renvoie à la façon dont les individus interprètent et donnent du sens aux événements dans leur environnement professionnel pour pouvoir agir et prendre des décisions.
Mon ambition est d’écrire un article qui explore le management, le leadership et la communication et leurs impacts sur la performance dans le milieu du rugby professionnel. Je vous propose une « plongée » au cœur du ballon ovale pour découvrir l’impact concret de ces compétences sur le terrain.
C’est tout naturellement que j’ai « foncé » tel un pilier entrant en mêlée, lorsque l’opportunité de former dans le monde du rugby professionnel m’a été donnée. Mon attrait pour le rugby date de mon enfance (père, président de Club) puis perdure avec mon mari (éducateur puis président d’une école de rugby du TOP 14 et membre du Bureau Exécutif de ce même club).
Les compétences interpersonnelles dans le milieu du rugby professionnel : créer un environnement propice à la réussite collective
Cela fait 2 ans maintenant que j’ai la chance de vivre une expérience de formation et d’accompagnement dans le rugby professionnel. Dans le rugby professionnel, la bataille sur le terrain ne se limite pas aux compétences techniques et physiques. Chaque aspect du travail (ou du jeu !) doit être optimisé pour obtenir des résultats.
Les acteurs de ce milieu ont autant besoin d’outils dits de « développement personnel » que ceux qui évoluent en entreprise. En effet, il y a de nombreuses similitudes : l’importance du leadership, le management intergénérationnel, la gestion d’une équipe, la communication, etc. Qu’ils soient managers, entraîneurs, directeurs de centres de formation ou préparateurs physiques (que j’appellerai « manager » dans l’article) … Tous ont la responsabilité de créer les conditions favorables à la performance.
Gagner sur le terrain : l’importance des techniques de management dans le rugby professionnel
Le choix du mode de management peut être aussi important que le lancer en touche car, il influence directement les résultats sur le terrain.
Légende : TOULOUSE CHAMPION DE France en 2023
Manager ne se résume pas à donner des consignes et à superviser des joueurs. C’est un art subtil qui implique de comprendre les forces et les points de vigilance de chacun, de motiver, de guider et de créer un environnement où ils/elles se sentent soutenu(e)s et valorisé(e)s. Quelques exemples :
Un management bienveillant favorise le bien-être de tous réduisant ainsi les risques et les tensions et augmentant la résilience face aux défis … mais aura ses limites.
Un leadership fort galvanise une équipe dans les moments difficiles et inspire la confiance … mais restreint la production de nouvelles idées.
La compréhension des différences culturelles et/ou générationnelles très présentes dans le rugby aujourd’hui développe une culture propre et renforce la capacité à s’adapter dans un environnement diversifié… mais à condition d’en connaître les rouages.
« Le manager doit donc être capable de gérer la ou les pression(s), de prendre des décisions éclairées, d’insuffler un esprit d’équipe …Tout ceci avec méthode ! »
La puissance de la communication sur et hors du terrain : « pierre angulaire » du succès
La communication … C’est comme le coup de sifflet de l’arbitre … Bien ajustée, tout se déroule bien ! Dans le rugby, on retrouve les dimensions physique, technique et stratégique mais également les relations interpersonnelles : écoute active, communication adaptée à l’interlocuteur, etc.
C’est là que le manager, quel que soit son poste, entre en jeu avec une communication claire et concise pour éclaircir les esprits parfois embrouillés car, pris dans le vif du sujet. Un discours motivateur peut être la clé qui transforme une potentielle défaite en une victoire, tout comme un mot bien placé peut réveiller une équipe. Si les mots ont le pouvoir de galvaniser, d’instruire et de transformer, ils peuvent au contraire mener à des résultats aussi catastrophiques qu’un coup de pied de pénalité manqué dans les dernières secondes du match.
Les incompréhensions et les conflits : des « adversaires » à part entière
Un malentendu semble anodin au début mais, il peut rapidement s’amplifier et saper la confiance et la cohésion d’une équipe ; il existe des exemples …
Dans le rugby – comme dans la vie – où chaque second compte, la moindre discordance peut avoir des répercussions. Un désaccord entre manager et joueur ou entre membres du staff technique ou médical voire administratif affecte l’ambiance.
Les incompréhensions ne sont pas non plus à sous-estimer. Des instructions mal interprétées entraînent des stratégies inefficaces ou des choix tactiques inappropriés.
Les tensions non résolues créent des divisions au sein de l’équipe, affecte la communication essentielle pour atteindre les objectifs communs. De manière similaire, dans l’entreprise, les conflits entraînent une baisse de productivité, une augmentation du turnover et une détérioration de l’organisation.
Les conflits émergent lorsque les besoins individuels ne sont pas satisfaits : reconnaissance, respect, soutien, etc.
Pour éviter ces situations, obstacles à la performance, il existe des méthodes simples qui font des merveilles ! En reconnaissant et en répondant aux besoins individuels de l’équipe ou de l’entreprise, il est possible de prévenir les conflits et de favoriser un environnement propice à la réussite collective.
Ces outils appris en formation permettent de désamorcer les tensions et de restaurer l’harmonie.
Selon les statistiques de Skill Survey (2024), 77% des employeurs pensent que les soft skills sont plus importantes que les hard skills. De plus, 67% des RH préféreraient embaucher un collaborateur avec de fortes soft skills malgré des compétences dures plus faibles par rapport à une situation inverse.
Les soft skills en vogue
La capacité à s’organiser et à prioriser les tâches (98% des répondants)
La capacité d’adaptation (94%)
L’autonomie (93%)
Le sens des responsabilités et la fiabilité (93%)
Le travail en équipe (90%)
La connaissance et le respect des règles (84%)
La capacité à actualiser ses connaissances (83%)
Le sens de la relation client (72%)
La capacité d’initiative et/ou la créativité (69%)
La capacité à travailler sous pression et à gérer le stress (62%)
L’apprentissage des soft skills dans le rugby professionnel :opter pour les ajustements de comportements
Les comportements problématiques constatés par les équipes managériales existent dans tous les secteurs donc… dans le rugby : manque d’engagement, résistance au changement, agressivité, négativité, etc. Ces comportements sont contraires à la performance ; ils vont affecter tout le monde dans le Club ou l’organisation. Ils se produisent souvent parce que l’on s’appuie plus sur les compétences techniques et physiques – voire sur l’expérience – que les compétences comportementales, comme exprimé précédemment.
Ce sont pourtant ces compétences dites « douces » (soft skills) qui font une large part du succès. Elles ne sont pas innées, ce ne sont ni des traits de personnalité, ni des talents. Elles s’acquièrent : communication, gestion des émotions, écoute, bienveillance, travail en équipe, etc.
Les 6 soft skills du futur ou à acquérir pour demain
Demandez le programme !
Deux formations adaptées au milieu du rugby professionnel sont destinées à ces sujets :
Les clés du management et de la communication : transformer l’essai (4 x 3h30)
Rester efficace pour gérer les situations complexes (4 x 3h30)
Elisabeth Durand Mirtain, Consultante et Formatrice, répond à nos questions.
Anne-Laure Saliba : Lorsque tu te projettes à l’aire de tes vieux jours, que vois-tu ? Toi, te prélassant au parc, jouant au golf ou encore fais-tu partie de ceux qui se voient toujours en train de travailler ? La poursuite du travail te semble-t-elle tout à fait sensée ? Pourquoi continuer une activité au lieu de se la couler douce sous les cocotiers ?
Elisabeth Durand Mirtain : déjà, j’ai du mal à me projeter dans un arrêt total de travailler. Mon objectif aujourd’hui est d’envisager ce que l’on appelle « la retraite » et de conjuguer vie professionnelle et autres activités ou loisirs (bénévolat, nouvel emploi, sport, voyages ou moments partagés en famille). En effet, rester sur le marché du travail volontairement ou par nécessité, peut s’avérer hautement bénéfique. Le travail constituera une forme de complément à une vie déjà bien remplie.
ALS : Es-tu d’accord avec certaines études qui disent que le travail aide à garder la forme physique tout comme la santé mentale ?
EDM : je vois 2 plans. La santé physique dépend de l’intensité du travail ; même si celui-ci peut contrer certains effets négatifs du vieillissement. Exemple : j’ai bien senti qu’assise derrière l’ordinateur tous les jours en période de confinement avait été néfaste dans ce domaine. Par ailleurs, les déplacements sont également une source de fatigue. Tout dépend du dosage … J’avoue avoir du mal avec ce « dosage » de par mon « hyper activité » (rire). A mon avis, le travail s’il est vécu comme un épanouissement aide à se sentir encore « jeune » et surtout utile et vivant. Une nécessité qui explique la tendance de nombreux seniors à faire du bénévolat à l’âge de la retraite.
ALS : Penses-tu que continuer son activité permet de transmettre ses connaissances et de poursuivre sa quête de réalisation personnelle ? Penses-tu qu’avec le temps, on peut mettre à profit ses compétences et ses connaissances pour aller vers de nouveaux environnements professionnels ?
EDM : il y a un aspect égoïste dans la recherche de l’épanouissement personnel trouvé dans le travail ou à continuer à apprendre et à progresser. Il me semble pourtant que c’est un moyen de rester vif et agile d’esprit. L’envie de conserver une vie sociale et une activité, rémunérée ou non, est souvent le meilleur moyen d’entretenir son réseau et de faire de nouvelles rencontres simples et enrichissantes. La réalisation au travail n’est pas un objectif poursuivi par tous et … ce n’est pas une obligation ! On peut s’épanouir au sein de la famille ou d’amis. L’important est d’être en accord avec ses valeurs et de trouver un sens aux choses.
ALS : Je sais que tu adores être entourée et être socialement active. Tu as passé votre vie à travailler et à évoluer socialement dans ton environnement professionnel. J’imagine que tu ne peux pas imaginer ne pas travailler ? Es-tu d’accord avec le proverbe japonais : « lorsque l’on aime ce que l’on fait on n’a pas l’impression de travailler » ?
EDM : je ne connaissais pas ce proverbe japonais et j’y adhère TOTALEMENT. C’est un luxe de pouvoir faire ce qu’on aime et de choisir. Mon métier m’amène souvent à remarquer le mal-être de personnes dans leur emploi. C’est une grande satisfaction lorsqu’elles me disent que la formation leur a apporté du « punch » et redonné de la motivation. Difficile de rester motivé(e) lorsque le travail est constitué des mêmes routines chaque jour ! S’installe alors un manque d’intérêt et de confiance en soi. Une des solutions que je tente de m’appliquer (et de transmettre) est de redéfinir mes objectifs et de regarder s’ils donnent encore envie
Retraite : stop ou encore ?
ALS : Que dirais-tu de ces artistes qui n’arrivent pas à quitter la scène ?
EDM : elle est surprenante ta question ! En effet, c’est un récent interview de Michel Sardou qui m’a amenée à réfléchir à ce thème : cesser de travailler et prendre la retraite puisque j’ai l’âge ou continuer… Et comment ? Il y a de nombreux exemples d’artistes, chanteurs ou comédiens, Aznavour, Bouquet, Sardou… Pourquoi ont-ils du mal à quitter la scène annonçant la « dernière tournée » ou « la dernière pièce » ? La question se pose : en dehors de la scène qui sont-ils ? Sans faire une comparaison prétentieuse, je ne me suis jamais demandé « en dehors de ton travail de consultante, qui es-tu ? ». Mes boosters sont : apprendre pour assouvir ma curiosité (saine, je précise !) et avoir des contacts humains et des relations diversifiées. Il paraît que prolonger en permanence les mémoires mentales et gestuelles prolonge la vie du système nerveux. Quant à l’énergie créative, elle tonifie l’organisme.
ALS : Est-ce que l’on peut parler d’une vie à plusieurs dimensions ? Des retraités restés jeunes sont peut-être des précurseurs d’une nouvelle façon d’appréhender son existence ?
EDM : Oui et non. D’une part, la vie a plusieurs dimensions : études, travail, retraite. D’autre part, la vie… C’est la vie dans son ensemble. Si l’allongement de l’espérance de vie apporte un « supplément » d’existence, je l’espère, je ne tiens pas à « tomber » dans le syndrome de la retraitée hyperactive qui ne parvient pas à cesser ou à se désintoxiquer du travail. J’ai pourtant dit « ce sera mon corps qui m’indiquera l’heure du départ à la retraite ». Et puis, je me suis ravisée. En effet, ce serait idiot d’arrêter de travailler dans ces conditions. Puisque je prévois de continuer (rires)
L’IKIGAI : regroupe en réalité plusieurs notions autour de nos vies personnelle et professionnelle. Et parmi ces notions, il y a le fait :
1. d’être compétent pour faire ce que l’on fait,
2. d’aimer ce que l’on fait, la raison pour laquelle on se lève heureux le matin,
3. d’être payé pour faire ce que l’on fait,
4. de comprendre que ce que l’on fait est utile.
Le premier niveau de satisfaction quand on travaille est sans doute de se sentir compétent. Se sentir au bon endroit, savoir pourquoi on y est. Sentir qu’on excelle dans ce qu’on fait.
Je participe le 21 avril prochain au Workshop Réunir & Activ’Assistante sur la Plus Belle Avenue du Monde au cinéma Gaumont Champs-Elysées : Les Cinémas Pathé Gaumont : Présentation
Je vous attends sur mon stand pour un moment de partage et d’échanges sur vos besoins.
Une vente et dédicace de mon livre « Assistante et office manages, visez l’excellence »
Avez-vous déjà connu quelqu’un dont la vie n’est qu’une succession de réussites ? En tout les cas, moi, pas encore ! L’échec fait partie de la vie. Frédéric Dard disait très justement « Dans l’existence, il est important de se préparer des motifs d’échec, ainsi les réussites n’en sont que plus brillantes ». L’échec peut avoir de nombreux avantages, il faut savoir en tirer parti et surtout s’en remettre. Le but de cet article est de vous aider à surmonter un échec et le transformer en réussite.
Les avantages d’un échec
Instaurer un changement
Chacun de nous connait des échecs qui nous font passer par une ou des périodes difficiles. Il est important de garder en tête que chaque défaite, chaque erreur a une cause qui n’aurait pas été détectée sans la survenue de cet échec.
Une fois détectée, nous pouvons la corriger et essayer de s’en débarrasser. Il s’agit d’instaurer un changement et de redéfinir un ou des objectifs. Pour cela, il faut changer de stratégie : prendre des mesures que nous connaissons mais que vous n’avons pas mis en œuvre simplement par paresse ou négligence.
« Le succès est fait de 99% d’échec » – Soichiro Honda
(Re)définir ses objectifs
Nous pouvons éprouver des difficultés à prendre des décisions face à des choix. Or, à vouloir gérer plusieurs projets de front, nous risquons de nous éparpiller et de ne réussir nulle part. En effet, il faut savoir faire preuve de beaucoup de discipline. Il vaut mieux se concentrer sur un sujet à la fois, l’un après l’autre. Un des avantages cachés de l’échec est donc de comprendre l’intérêt de la focalisation. Une fois que nous concentrons notre énergie, nous devenons incroyablement productifs. Alors, faisons le bon choix et prenons enfin une décision.
Sur quel sujet, dans quel domaine décidez-vous de focaliser toute votre attention ?
Mettre au clair ses priorités et optimiser ses stratégies.
Face à l’échec, deux options : soit abandonner, soit rechercher une manière différente de faire les choses. L’abandon qui serait un échec définitif ne doit être envisagé qu’en ultime recours. Voilà pourquoi l’échec “temporaire” est une bonne opportunité pour améliorer sa stratégie. Il s’agit ici d’un des avantages cachés de l’échec car celui-ci va vous permettre d’aborder les problèmes sous un angle nouveau. Chaque échec révèle une erreur, une mauvaise stratégie ou une mauvaise façon de faire les choses. Alors saisissons en tout le bénéfice.
L’échec développe de nouvelles compétences et nous redonne de l’importance à notre existence
Confrontés à des défis majeurs, nous n’avons d’autres choix que de développer de nouvelles compétences. Sans cela, il est fort possible que nous n’aurions jamais cherché à développer de telles compétences.
L’échec nous donne l’occasion de comprendre que nous avons encore la capacité d’apprendre. Le fait même de nous rendre compte de nos capacités renforce notre confiance en nous et nous permet de faire face plus facilement à l’adversité. Les expériences négatives constituent donc pour nous de bonnes occasions de nous surpasser et de devenir meilleur.
Un des avantages cachés de l’échec est la possibilité, la bonne occasion que vous offre cette situation, d’apprendre et d’évoluer positivement.
L’échec endurcie votre caractère et (re)motive
L’aphorisme de Nietzsche “Ce qui ne tue pas rend plus fort” n’est pas toujours vrai (selon moi !) mais peut vous servir pour grandir et nous (re)motiver. En effet, cela peut vraiment aider à surmonter les obstacles. A force d’endurer les difficultés et d’en triompher, nous apprenons avec le temps à les relativiser. Alors, même si aujourd’hui les problèmes auxquels nous faisons face semblent insurmontables, dans quelques mois on peut en rire ! Peu importe l’ampleur de la tâche, peu importe à quel point elle peut nous éprouver aujourd’hui, gardons à l’esprit que cela ne sera bientôt qu’un lointain souvenir.
Sachez apprécier les difficultés à leur juste valeur, un bon moyen de vous rendre plus fort et plus combattif.
L’échec vous fait apprécier le succès et donne du sens aux choses
Plus difficile est la tâche, plus dur est le combat et plus douce sera la victoire, plus jouissif sera le succès ! En effet, plus vous allez devoir surmonter d’obstacles avant d’atteindre votre but et plus vous lui accorderez de valeur. Plus il vous sera difficile de réaliser votre rêve, plus votre travail aura été acharné pour y arriver et plus vous serez en mesure d’apprécier cette victoire. Voici donc encore à ce niveau un autre des avantages cachés de l’échec.
Plus vous allez y être confronté sur le chemin de votre rêve et plus vous serez fier d’y être arrivé.
Pour illustrer nos propos, voici l’exemple d’un homme, Jack Ma. Cet homme a accumulé plusieurs échecs. 24 candidats pour 23 postes à pourvoir dans un KFC, qui a été refusé ? Jack Ma. Idem quand il postule pour être policier : 4 postes, 5 candidats, Jack Ma est encore refusé ! Il rate 3 fois son examen pour rentrer en université. Postule 10 fois à Harvard sans être jamais accepté ! Il créé Alibaba, pendant les 5 premières années, il ne gagne rien. Aujourd’hui Jack Ma est l’homme le plus riche et le plus connu de Chine !
Tirons-en les leçons ! Plus le chemin est semé d’embuches, plus il sera accordé des valeurs personnelles et plus nous sommes enclins à gravir de nouveaux sommets.
L’art de cultiver les hasards pour enchanter sa vie : il n’y a pas d’erreur, il n’y a que des heureux hasards !
Confirmation…
La plupart des îles ont été découvertes par hasard, vous pouvez vérifier !
Un autre exemple lié aux effets secondaires : le Viagra. Les scientifiques du laboratoire Pfizer étudiaient un traitement contre l’angine de poitrine. Mais, les patients ont rapporté des érections comme effet secondaire. Par la suite, dans le traitement de l’impuissance, le produit s’est avéré efficace !!
En 1770, Edward Nairne, ingénieur anglais, aurait confondu le pain avec un morceau de résine d’hévéa. La pratique était d’enlever les taches d’encre avec de la mie de pain. Surpris par le résultat et fier de sa découverte, il se serait lancé dans le commerce des premières gommes naturelles au prix de 6 shillings l’unité ! Il y en a bien d’autres : le post-it, la champagnisation, etc.
L’enseignement à en tirer : ne pas s’en tenir à l’échec ou l’erreur mais chercher ce que cela nous apprend. On parle alors du principe de sérenpidité. Un mot compliqué à prononcer, pourtant utilisé mais pas encore reconnu quand je vous écris ! Microsoft n’a pas encore reçu d’information sur ce nouveau terme !
Ce terme, qui veut dire en terme scientifique « une découverte faite par hasard », apparaît la première fois en 1754, dans une lettre de l’écrivain anglais Horace Walpole pour désigner l’art de la découverte qu’il cultive lui-même. Il illustre son propos en utilisant un ancien conte persan « Les trois princes de Sérendip », dans lequel trois frères parviennent à décrire un chameau sans jamais l’avoir vu par simple esprit de déduction.
Ce conte a influencé le « Zadig » de Voltaire dans le siècle des lumières. La question centrale du conte est le voyage comme meilleur moyen d’éduquer et donner une leçon sur la vie. Les 3 frères sont bien éduqués mais manquent d’expériences. Leur père décide de les envoyer en dehors de leur royaume pour se confronter aux autres et à d’autres réalités. Leur aventure avec le chamelier va les conduire à un procès qui les amènera, après argumentation, à la bénédiction de l’empereur. Et pourtant ils ne cherchaient rien au départ.
On ne découvre pas par intention, mais par attention.
On n’invente pas par volonté, mais par disponibilité.
Voici un autre conte à méditer pour bien saisir le concept de sérendipité : un fermier chinois possédait un cheval blanc dont il était très fier. Un jour, ce cheval s’échappa de son enclos. Les voisins du fermier s’empressèrent de lui dire « Quelle malchance ! » ce à quoi il répondit « Peut-être ». Le lendemain le cheval revint à la ferme avec 12 juments. Les voisins du fermier s’extasièrent « Quelle chance ! » et le fermier de répondre « Peut-être ». Le fils du fermier décida alors de monter une des juments et se cassa la jambe. « Quelle malchance ! » commentèrent les voisins, alors que le fermier continua à dire « Peut-être ». Par la suite, l’armée arriva dans le village et réquisitionna tous les jeunes hommes pour partir à la guerre, sauf le fils du fermier avec sa jambe cassée…
Se remettre de ses échecs ou erreurs – La prise de décision
Verre à moitié vide ….
Le fait d’entreprendre peut mener à 2 issues : la réussite ou l’échec. En cas d’échec, nous réagissons principalement de deux manières. La première consiste à accepter l’échec puis à le surmonter dans l’espoir de réussir cette fois. La seconde manière consiste à abandonner. Cette seconde manière est à éviter, car elle nous éloigne de l’objectif. Nous aurons tendance à ne voir que les aspects négatifs du projet.
… Ou verre à moitié plein !
Contentons-nous de regarder l’échec en face, comme un objet extérieur, puis faisons son analyse. Pour quelles raisons avons-nous échoué ? L’objectif fixé était-il trop élevé ? Etions-nous réellement motivés ? Avons-vous mis toutes les chances de notre côté ?
Il s’agit de changer de perception de l’échec et pour cela plusieurs possibilités s’offrent à nous :
Ignorez les « experts » en « je te l’ai dit » et « tu aurais dû m’écouter, regarde le résultat aujourd’hui ». Le succès demande une certaine prise de risque.
Comprenez qu’il est normal d’échouer. Relisez la liste des personnes les plus prospères de ce monde et voyez comment leurs échecs successifs ont été des vecteurs de réussite.
Utilisez l’échec comme levier pour vous en remettre, mais aussi pour vous propulser vers l’avenir.
Faire une liste de vos échecs en essayant de comprendre pourquoi vous avez échoué.
Posez-vous les questions suivantes : qu’auriez-vous pu faire différemment ? Comment allez-vous affronter vos échecs à l’avenir ? Qu’avez-vous appris du passé afin de préparer un avenir meilleur ?
Il est normal d’échouer… Mais, il n’est pas normal d’abandonner. Mieux vaut continuer à échouer encore et encore. Persévérez jusqu’à la réussite. Le succès sera tellement plus important et plus fort lorsqu’il sera atteint.
« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » – Winston Churchill
L’échec nous emmène dans un voyage que nous ne voudrons peut-être pas faire. La réalité est que ce voyage nous aide à devenir la meilleure version de vous-même… comme les 3 Princes de Sérendip !
L’échec ne signifie pas la fin.
Et NOTRE responsabilité dans tout ça !
Une nouvelle perception des choses est une aide, mais elle doit être assortie de persévérance. La persévérance est une forme de courage qui permet de traverser les épreuves et de continuer à avancer vers les objectifs malgré la difficulté. Vous avez le droit de vous donner la permission de faire les choses, de vous avouer que ce que vous fait dans le passé n’était pas si bien. En analysant la situation, vous devenez responsable de votre avenir et de vos succès.
Ma conclusion serait de vous donner un conseil et une anecdote.
Le conseil est qu’il est important de savourer de ce que l’on a. Cela nous aide à penser autrement et à regarder les événements différemment.
Et pour l’anecdote : en 2000, après plusieurs licenciements, cdd et missions d’intérim, donc à la recherche d’un nouvel emploi, je m’entends dire « vous êtes vieille maintenant pour trouver un poste ! ». Inutile de le croire, voire de le penser… Après une nuit à analyser ma situation – plutôt que d’aller dîner au restaurant avec des amis 😉 – je décide de m’inscrire à l’Insee pour devenir consultante-formatrice. Pour fêter cela, j’invite quelques amis. Et à l’annonce de ma décision, voici ce qui m’est dit : « tu es folle, tu ne te rends pas compte du boulot qui t’attend ! », « tu vas exploser en charge ! », « tu n’y arriveras pas, il y a trop de monde sur le marché ! », etc. Personne pour me dire « c’est courageux », « bravo », « nous te soutenons » … J’aurais pu me dire « je ne vais pas y arriver ». Cela fait 21 ans que je fais ce métier et que je m’y épanouis.
Rappelons-nous : utilisez l ’échec comme levier pour vous en remettre, mais aussi pour vous propulser vers l’avenir.
En avril 2020, je partageais avec Leslie Prudent ma vision du métier d’assistante et d’office manager.
Leslie a créé une plateforme dédiée aux collaboratrices « virtuelles » . Elle permet la mise en relation entre les professionnels et les assistantes indépendantes . Voici une présentation de sa plateforme : https://www.youtube.com/watch?v=f1o52Rg8a2s
J’ai également eu le plaisir de coopérer avec Leslie dans la création d’une formation complète consacrée à cette catégorie de collaborateurs/trices ; en particulier sur le thème du marketing de soi.
Le confinement a été une véritable opportunité pour nous mettre à distance. Cette obligation nous a forcés à nous adapter, à modifier nos façons de vivre, de communiquer, d’apprendre et de travailler. Certains se plaignent du manque de contact social, et de ne plus pouvoir réellement parler ou échanger en direct. Alors, la question se pose : qu’est-ce que cette notion de distance implique dans notre vie, qu’elle soit personnelle ou professionnelle ?Est-ce que cette distance amorce un vrai virage ?
C’est une nouvelle organisation qui a notamment engendré des effets collatéraux : le développement de la formation « distancielle », l‘apparition du terme « distanciation sociale » (auquel je préfère celui de « distance de sécurité »), le télétravail, etc. En contrepartie, le frein technologique s’est atténué à mesure du confinement. Le gouvernement a facilité le recours à la formation à distance face au ralentissement de l’économie. Une révolution dans l’univers de la formation s’est amorcée dès le premier confinement. Cette nouvelle mise à distance confirme l’essai et devient la règle. Quels bénéfices tirer de ces changements ?
La distance réinvente la notion de proximité : la proximité organisée
La distance se définit dans le Larousse comme « l’intervalle ou la séparation de deux points dans l’espace, de deux objets ou deux personnes éloignées par une distance mesurable ». Voici quelques expressions qui illustrent bien ce phénomène.
« Garder ses distances », c’est-à-dire s’arranger pour ne pas être concerné par quelque chose, dégager sa responsabilité de quelque chose, ou éviter toute familiarité avec quelqu’un. »
« Tenir la distance », ou maintenir ses efforts sur toute la durée d’une course ; ou pour toute action longue et difficile. »
« Tenir quelqu’un à distance », soit ne pas laisser approcher quelqu’un de soi ou lui ôter tout prétexte de familiarité, ne pas se mêler de quelque chose. »
Le développement des relations à distance par les outils technologiques et derrière les écrans a largement modifié la notion de proximité. En effet, il s’agit d’une proximité organisée, qui n’est pas géographique mais relationnelle. Elle a toujours existé, lorsque nous nous rapprochons des gens que nous aimons comme nos amis, notre famille, les collègues. Mais Internet et les réseaux sociaux (ainsi que la peur de la proximité géographique due à la Covid) ont favorisé son essor. De ce fait, ils permettent d’échanger et de travailler à distance, en s’abolissant des contraintes de proximité géographique, et donc de distance.
Pouvons-nous nous tenir à distance sur la durée ?
Selon moi… Je ne crois pas ! Le tenter ferait encourir des risques psychologiques et mettrait à mal nos relations sociales. Il est certes possible de s’appuyer sur les ressources de la proximité organisée pour fonctionner à distance et survivre en cette période de pandémie. En effet, nous sommes des « animaux sociaux », qui ont aussi besoin de sentir, de toucher et d’embrasser. Donc, la proximité géographique et la proximité organisée s’avèrent indissociablement unies pour contribuer à la réussite de nos relations sociales.
Une croissance forte de la formation à distance
Les directives du Ministre du Travail ont été claires : “Il faut former plutôt que licencier” ! Les entreprises profitent massivement des mesures qui facilitent la prise en charge des coûts pédagogiques. Pendant le confinement, les demandes de formations à distance ont explosé : le volume a doublé, voire triplé pour certains organismes [1]. Et pourtant, ce type de format existait depuis longtemps !
Des formations techniques ? Pas seulement ! Il y a des formations sur l’organisation et le télétravail puis pour développer l’efficacité professionnelle (comment bien démarrer sa journée, se fixer des objectifs ou encore gérer son temps et ses priorités).
Il y a eu une vraie prise de conscience sur des sujets que j’ai animés ces derniers mois. Des thématique comme : « préserver son optimisme en période de crise », « organiser ses priorités en télétravail », « gérer la charge mentale », « manager ses équipes malgré la distance », etc.
L’émergence de nouvelles pratiques : adieu paperboard et post-it !
Aujourd’hui, c’est dans le confort de chez soi avec des contenus originaux et adaptés que l’on apprend.
L’auto-apprentissage est de mise. Cette forme repose sur des accès gratuits (ou pas !) à des contenus et des formats variés qui ont converti les réfractaires au e-learning (MOOC, webinaires, ou vidéo 100% synchrone ou asynchrone) ainsi que le micro learning [2], très facile à placer dans les agendas.
Le mentoring ; cette forme de transmission des savoirs très ciblée et pragmatique permet une meilleure adaptation aux outils digitaux devenus indispensables pour la continuité de l’activité et le maintien du lien social. Les entreprises multiplient les “référents internes” capables d’accompagner les néophytes du numérique.
Contre toute attente, cette période montre un attrait important pour les soft skills. Les formations à l’intelligence émotionnelle font partie de celles qui ont remporté le plus de succès selon une étude menée du 15 mars au 4 mai 2020 par Unow. On parle ici de la capacité à communiquer, du leadership, de la créativité, de la gestion des priorités, du respect de l’autre, de la gestion du stress, etc. Le distanciel est dans ce domaine tout aussi efficace avec des conditions : un engagement des deux parties, une relation de confiance avec l’apprenant, un accompagnement tout au long de la formation, une pédagogie basée sur l’action et un suivi.
Ce sont les compétences transversales qui se sont révélées indispensables pendant cette période de changements.
Et le formateur dans tout ça ?
Tout ne peut se faire en auto-apprentissage.
La formatrice expérimentée, que je suis, a modifié ses habitudes, se préparer comme une sportive de haut niveau pour éviter le claquage !
Ma mission a toujours été de donner du sens et de l’envie par une pédagogie active et ludique. Être un guide devient impératif. Personnaliser chacune de mes interventions pour éviter la déshumanisation est indispensable. Respecter le rythme de progression des apprenants, une obligation et consacrer du temps sur toutes les étapes indispensables d’une formation efficace est un atout.
Le défi
Il réside dans la capacité à proposer des parcours de formation personnalisés. La notion d’ancrage mémoriel devient plus que jamais la priorité numéro 1 pour consolider le nouveau capital de compétences. Le défi consiste également dans l’accès à la formation à distance, convaincre qu’elle n’est pas une version dégradée du présentiel.
Le premier pas est peut-être le plus dur. Les mentalités changent, le déclic a eu lieu et génère de nouvelles façons de travailler.
Une question se pose : a-t-on envisagé la continuité relationnelle ?
Aujourd’hui la relation semble ne plus être « à la mode » et la distance devient la norme. À trop se distancer, le lien social est remis en question. La distance éloigne, rend anonyme, déshumanise. Restons optimiste !
Car, nous avons vu se mettre en place des actions qui portent attention aux autres comme Facetime, les gestes de solidarité en encore les prises de nouvelles, etc. Le lien a été maintenu. Les professionnels ont montré l’exemple en faisant preuve d’inventivité et de continuité pédagogique.
La distance imposée pourrait bien changer profondément tout notre fonctionnement … Et c’est tant mieux !
Une lecture sur le sujet :
« Ce sera mieux après… sauf si on est trop cons ! » de Philippe Bloch – Editions Ventana. Le regard de citoyen et d’entrepreneur et les réflexions de l’auteur sur la période de crise sanitaire.
Voir également mon article sur « Télétravail, mode d’emploi »
[1] Selon la Fédération de la formation professionnelle, avant la crise, 91% des formations se déroulaient en format présentiel. Sur le mois d’avril, le taux de formations réalisées à distance a triplé, précise la FFP à Localtis. De son côté, la Caisse des Dépôts a constaté un « doublement des formations à distance » proposées sur le compte personnel de formation. Le catalogue des formations éligibles au CPF et réalisables à distance compte 200.000 sessions sur un total de 730.000, par 13.500 organismes.
[2] Micro-Learning : nouvelle méthode pédagogique, consiste à distribuer les connaissances à assimiler par les apprenants en plusieurs micro-séquences séparées dans le temps mais fréquentes