
Meilleurs Vœux 2023

Anne-Laure Saliba : Lorsque tu te projettes à l’aire de tes vieux jours, que vois-tu ? Toi, te prélassant au parc, jouant au golf ou encore fais-tu partie de ceux qui se voient toujours en train de travailler ? La poursuite du travail te semble-t-elle tout à fait sensée ? Pourquoi continuer une activité au lieu de se la couler douce sous les cocotiers ?
Elisabeth Durand Mirtain : déjà, j’ai du mal à me projeter dans un arrêt total de travailler. Mon objectif aujourd’hui est d’envisager ce que l’on appelle « la retraite » et de conjuguer vie professionnelle et autres activités ou loisirs (bénévolat, nouvel emploi, sport, voyages ou moments partagés en famille). En effet, rester sur le marché du travail volontairement ou par nécessité, peut s’avérer hautement bénéfique. Le travail constituera une forme de complément à une vie déjà bien remplie.
ALS : Es-tu d’accord avec certaines études qui disent que le travail aide à garder la forme physique tout comme la santé mentale ?
EDM : je vois 2 plans. La santé physique dépend de l’intensité du travail ; même si celui-ci peut contrer certains effets négatifs du vieillissement. Exemple : j’ai bien senti qu’assise derrière l’ordinateur tous les jours en période de confinement avait été néfaste dans ce domaine. Par ailleurs, les déplacements sont également une source de fatigue. Tout dépend du dosage … J’avoue avoir du mal avec ce « dosage » de par mon « hyper activité » (rire). A mon avis, le travail s’il est vécu comme un épanouissement aide à se sentir encore « jeune » et surtout utile et vivant. Une nécessité qui explique la tendance de nombreux seniors à faire du bénévolat à l’âge de la retraite.
ALS : Penses-tu que continuer son activité permet de transmettre ses connaissances et de poursuivre sa quête de réalisation personnelle ? Penses-tu qu’avec le temps, on peut mettre à profit ses compétences et ses connaissances pour aller vers de nouveaux environnements professionnels ?
EDM : il y a un aspect égoïste dans la recherche de l’épanouissement personnel trouvé dans le travail ou à continuer à apprendre et à progresser. Il me semble pourtant que c’est un moyen de rester vif et agile d’esprit. L’envie de conserver une vie sociale et une activité, rémunérée ou non, est souvent le meilleur moyen d’entretenir son réseau et de faire de nouvelles rencontres simples et enrichissantes. La réalisation au travail n’est pas un objectif poursuivi par tous et … ce n’est pas une obligation ! On peut s’épanouir au sein de la famille ou d’amis. L’important est d’être en accord avec ses valeurs et de trouver un sens aux choses.
ALS : Je sais que tu adores être entourée et être socialement active. Tu as passé votre vie à travailler et à évoluer socialement dans ton environnement professionnel. J’imagine que tu ne peux pas imaginer ne pas travailler ? Es-tu d’accord avec le proverbe japonais : « lorsque l’on aime ce que l’on fait on n’a pas l’impression de travailler » ?
EDM : je ne connaissais pas ce proverbe japonais et j’y adhère TOTALEMENT. C’est un luxe de pouvoir faire ce qu’on aime et de choisir. Mon métier m’amène souvent à remarquer le mal-être de personnes dans leur emploi. C’est une grande satisfaction lorsqu’elles me disent que la formation leur a apporté du « punch » et redonné de la motivation. Difficile de rester motivé(e) lorsque le travail est constitué des mêmes routines chaque jour ! S’installe alors un manque d’intérêt et de confiance en soi. Une des solutions que je tente de m’appliquer (et de transmettre) est de redéfinir mes objectifs et de regarder s’ils donnent encore envie
ALS : Que dirais-tu de ces artistes qui n’arrivent pas à quitter la scène ?
EDM : elle est surprenante ta question ! En effet, c’est un récent interview de Michel Sardou qui m’a amenée à réfléchir à ce thème : cesser de travailler et prendre la retraite puisque j’ai l’âge ou continuer… Et comment ? Il y a de nombreux exemples d’artistes, chanteurs ou comédiens, Aznavour, Bouquet, Sardou… Pourquoi ont-ils du mal à quitter la scène annonçant la « dernière tournée » ou « la dernière pièce » ? La question se pose : en dehors de la scène qui sont-ils ? Sans faire une comparaison prétentieuse, je ne me suis jamais demandé « en dehors de ton travail de consultante, qui es-tu ? ». Mes boosters sont : apprendre pour assouvir ma curiosité (saine, je précise !) et avoir des contacts humains et des relations diversifiées. Il paraît que prolonger en permanence les mémoires mentales et gestuelles prolonge la vie du système nerveux. Quant à l’énergie créative, elle tonifie l’organisme.
ALS : Est-ce que l’on peut parler d’une vie à plusieurs dimensions ? Des retraités restés jeunes sont peut-être des précurseurs d’une nouvelle façon d’appréhender son existence ?
EDM : Oui et non. D’une part, la vie a plusieurs dimensions : études, travail, retraite. D’autre part, la vie… C’est la vie dans son ensemble. Si l’allongement de l’espérance de vie apporte un « supplément » d’existence, je l’espère, je ne tiens pas à « tomber » dans le syndrome de la retraitée hyperactive qui ne parvient pas à cesser ou à se désintoxiquer du travail. J’ai pourtant dit « ce sera mon corps qui m’indiquera l’heure du départ à la retraite ». Et puis, je me suis ravisée. En effet, ce serait idiot d’arrêter de travailler dans ces conditions. Puisque je prévois de continuer (rires)
L’IKIGAI : regroupe en réalité plusieurs notions autour de nos vies personnelle et professionnelle. Et parmi ces notions, il y a le fait : 1. d’être compétent pour faire ce que l’on fait, 2. d’aimer ce que l’on fait, la raison pour laquelle on se lève heureux le matin, 3. d’être payé pour faire ce que l’on fait, 4. de comprendre que ce que l’on fait est utile. Le premier niveau de satisfaction quand on travaille est sans doute de se sentir compétent. Se sentir au bon endroit, savoir pourquoi on y est. Sentir qu’on excelle dans ce qu’on fait.
Je participe le 21 avril prochain au Workshop Réunir & Activ’Assistante sur la Plus Belle Avenue du Monde au cinéma Gaumont Champs-Elysées : Les Cinémas Pathé Gaumont : Présentation
Je vous attends sur mon stand pour un moment de partage et d’échanges sur vos besoins.
Une vente et dédicace de mon livre « Assistante et office manages, visez l’excellence »
N’hésitez pas à vous inscrire pour y participer et partager un moment exceptionnel :
Workshop au Gaumont Champs-Élysées – 21 avril 2022 (google.com)
Demandez le programme sur le Site Magazine Réunir : Rendez-vous le 21 Avril pour un workshop sous les projecteurs ! – Réunir Magazine (reunir.com)
Je vous présente tous mes meilleurs vœux pour cette année qui commence !
21 juin 2021
Avez-vous déjà connu quelqu’un dont la vie n’est qu’une succession de réussites ? En tout les cas, moi, pas encore ! L’échec fait partie de la vie. Frédéric Dard disait très justement « Dans l’existence, il est important de se préparer des motifs d’échec, ainsi les réussites n’en sont que plus brillantes ». L’échec peut avoir de nombreux avantages, il faut savoir en tirer parti et surtout s’en remettre. Le but de cet article est de vous aider à surmonter un échec et le transformer en réussite.
Chacun de nous connait des échecs qui nous font passer par une ou des périodes difficiles. Il est important de garder en tête que chaque défaite, chaque erreur a une cause qui n’aurait pas été détectée sans la survenue de cet échec.
Une fois détectée, nous pouvons la corriger et essayer de s’en débarrasser. Il s’agit d’instaurer un changement et de redéfinir un ou des objectifs. Pour cela, il faut changer de stratégie : prendre des mesures que nous connaissons mais que vous n’avons pas mis en œuvre simplement par paresse ou négligence.
« Le succès est fait de 99% d’échec » – Soichiro Honda
Nous pouvons éprouver des difficultés à prendre des décisions face à des choix. Or, à vouloir gérer plusieurs projets de front, nous risquons de nous éparpiller et de ne réussir nulle part. En effet, il faut savoir faire preuve de beaucoup de discipline. Il vaut mieux se concentrer sur un sujet à la fois, l’un après l’autre. Un des avantages cachés de l’échec est donc de comprendre l’intérêt de la focalisation. Une fois que nous concentrons notre énergie, nous devenons incroyablement productifs. Alors, faisons le bon choix et prenons enfin une décision.
Face à l’échec, deux options : soit abandonner, soit rechercher une manière différente de faire les choses. L’abandon qui serait un échec définitif ne doit être envisagé qu’en ultime recours. Voilà pourquoi l’échec “temporaire” est une bonne opportunité pour améliorer sa stratégie. Il s’agit ici d’un des avantages cachés de l’échec car celui-ci va vous permettre d’aborder les problèmes sous un angle nouveau. Chaque échec révèle une erreur, une mauvaise stratégie ou une mauvaise façon de faire les choses. Alors saisissons en tout le bénéfice.
Confrontés à des défis majeurs, nous n’avons d’autres choix que de développer de nouvelles compétences. Sans cela, il est fort possible que nous n’aurions jamais cherché à développer de telles compétences.
L’échec nous donne l’occasion de comprendre que nous avons encore la capacité d’apprendre. Le fait même de nous rendre compte de nos capacités renforce notre confiance en nous et nous permet de faire face plus facilement à l’adversité. Les expériences négatives constituent donc pour nous de bonnes occasions de nous surpasser et de devenir meilleur.
L’aphorisme de Nietzsche “Ce qui ne tue pas rend plus fort” n’est pas toujours vrai (selon moi !) mais peut vous servir pour grandir et nous (re)motiver. En effet, cela peut vraiment aider à surmonter les obstacles. A force d’endurer les difficultés et d’en triompher, nous apprenons avec le temps à les relativiser. Alors, même si aujourd’hui les problèmes auxquels nous faisons face semblent insurmontables, dans quelques mois on peut en rire ! Peu importe l’ampleur de la tâche, peu importe à quel point elle peut nous éprouver aujourd’hui, gardons à l’esprit que cela ne sera bientôt qu’un lointain souvenir.
Plus difficile est la tâche, plus dur est le combat et plus douce sera la victoire, plus jouissif sera le succès ! En effet, plus vous allez devoir surmonter d’obstacles avant d’atteindre votre but et plus vous lui accorderez de valeur. Plus il vous sera difficile de réaliser votre rêve, plus votre travail aura été acharné pour y arriver et plus vous serez en mesure d’apprécier cette victoire. Voici donc encore à ce niveau un autre des avantages cachés de l’échec.
Pour illustrer nos propos, voici l’exemple d’un homme, Jack Ma. Cet homme a accumulé plusieurs échecs. 24 candidats pour 23 postes à pourvoir dans un KFC, qui a été refusé ? Jack Ma. Idem quand il postule pour être policier : 4 postes, 5 candidats, Jack Ma est encore refusé ! Il rate 3 fois son examen pour rentrer en université. Postule 10 fois à Harvard sans être jamais accepté ! Il créé Alibaba, pendant les 5 premières années, il ne gagne rien. Aujourd’hui Jack Ma est l’homme le plus riche et le plus connu de Chine !
Nombre de personnalités ont connu des échecs avant d’être dans la lumière : Steven Spielberg, Mickael Jordan, Oprah Winfrey, Fred Astaire, Steve Jobs, Bill Gates, etc. Voici un article intéressant https://femmedinfluence.fr/10-personnalites-passes-lechec-de-connaitre-reussite/
Tirons-en les leçons ! Plus le chemin est semé d’embuches, plus il sera accordé des valeurs personnelles et plus nous sommes enclins à gravir de nouveaux sommets.
La plupart des îles ont été découvertes par hasard, vous pouvez vérifier !
Un autre exemple lié aux effets secondaires : le Viagra. Les scientifiques du laboratoire Pfizer étudiaient un traitement contre l’angine de poitrine. Mais, les patients ont rapporté des érections comme effet secondaire. Par la suite, dans le traitement de l’impuissance, le produit s’est avéré efficace !!
En 1770, Edward Nairne, ingénieur anglais, aurait confondu le pain avec un morceau de résine d’hévéa. La pratique était d’enlever les taches d’encre avec de la mie de pain. Surpris par le résultat et fier de sa découverte, il se serait lancé dans le commerce des premières gommes naturelles au prix de 6 shillings l’unité ! Il y en a bien d’autres : le post-it, la champagnisation, etc.
L’enseignement à en tirer : ne pas s’en tenir à l’échec ou l’erreur mais chercher ce que cela nous apprend. On parle alors du principe de sérenpidité. Un mot compliqué à prononcer, pourtant utilisé mais pas encore reconnu quand je vous écris ! Microsoft n’a pas encore reçu d’information sur ce nouveau terme !
Ce terme, qui veut dire en terme scientifique « une découverte faite par hasard », apparaît la première fois en 1754, dans une lettre de l’écrivain anglais Horace Walpole pour désigner l’art de la découverte qu’il cultive lui-même. Il illustre son propos en utilisant un ancien conte persan « Les trois princes de Sérendip », dans lequel trois frères parviennent à décrire un chameau sans jamais l’avoir vu par simple esprit de déduction.
Ce conte a influencé le « Zadig » de Voltaire dans le siècle des lumières. La question centrale du conte est le voyage comme meilleur moyen d’éduquer et donner une leçon sur la vie. Les 3 frères sont bien éduqués mais manquent d’expériences. Leur père décide de les envoyer en dehors de leur royaume pour se confronter aux autres et à d’autres réalités. Leur aventure avec le chamelier va les conduire à un procès qui les amènera, après argumentation, à la bénédiction de l’empereur. Et pourtant ils ne cherchaient rien au départ.
Voici un autre conte à méditer pour bien saisir le concept de sérendipité : un fermier chinois possédait un cheval blanc dont il était très fier. Un jour, ce cheval s’échappa de son enclos. Les voisins du fermier s’empressèrent de lui dire « Quelle malchance ! » ce à quoi il répondit « Peut-être ». Le lendemain le cheval revint à la ferme avec 12 juments. Les voisins du fermier s’extasièrent « Quelle chance ! » et le fermier de répondre « Peut-être ». Le fils du fermier décida alors de monter une des juments et se cassa la jambe. « Quelle malchance ! » commentèrent les voisins, alors que le fermier continua à dire « Peut-être ». Par la suite, l’armée arriva dans le village et réquisitionna tous les jeunes hommes pour partir à la guerre, sauf le fils du fermier avec sa jambe cassée…
Le fait d’entreprendre peut mener à 2 issues : la réussite ou l’échec. En cas d’échec, nous réagissons principalement de deux manières. La première consiste à accepter l’échec puis à le surmonter dans l’espoir de réussir cette fois. La seconde manière consiste à abandonner. Cette seconde manière est à éviter, car elle nous éloigne de l’objectif. Nous aurons tendance à ne voir que les aspects négatifs du projet.
Contentons-nous de regarder l’échec en face, comme un objet extérieur, puis faisons son analyse. Pour quelles raisons avons-nous échoué ? L’objectif fixé était-il trop élevé ? Etions-nous réellement motivés ? Avons-vous mis toutes les chances de notre côté ?
Il s’agit de changer de perception de l’échec et pour cela plusieurs possibilités s’offrent à nous :
Il est normal d’échouer… Mais, il n’est pas normal d’abandonner. Mieux vaut continuer à échouer encore et encore. Persévérez jusqu’à la réussite. Le succès sera tellement plus important et plus fort lorsqu’il sera atteint.
« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » – Winston Churchill
L’échec nous emmène dans un voyage que nous ne voudrons peut-être pas faire. La réalité est que ce voyage nous aide à devenir la meilleure version de vous-même… comme les 3 Princes de Sérendip !
Une nouvelle perception des choses est une aide, mais elle doit être assortie de persévérance. La persévérance est une forme de courage qui permet de traverser les épreuves et de continuer à avancer vers les objectifs malgré la difficulté. Vous avez le droit de vous donner la permission de faire les choses, de vous avouer que ce que vous fait dans le passé n’était pas si bien. En analysant la situation, vous devenez responsable de votre avenir et de vos succès.
Ma conclusion serait de vous donner un conseil et une anecdote.
Le conseil est qu’il est important de savourer de ce que l’on a. Cela nous aide à penser autrement et à regarder les événements différemment.
Et pour l’anecdote : en 2000, après plusieurs licenciements, cdd et missions d’intérim, donc à la recherche d’un nouvel emploi, je m’entends dire « vous êtes vieille maintenant pour trouver un poste ! ». Inutile de le croire, voire de le penser… Après une nuit à analyser ma situation – plutôt que d’aller dîner au restaurant avec des amis 😉 – je décide de m’inscrire à l’Insee pour devenir consultante-formatrice. Pour fêter cela, j’invite quelques amis. Et à l’annonce de ma décision, voici ce qui m’est dit : « tu es folle, tu ne te rends pas compte du boulot qui t’attend ! », « tu vas exploser en charge ! », « tu n’y arriveras pas, il y a trop de monde sur le marché ! », etc. Personne pour me dire « c’est courageux », « bravo », « nous te soutenons » … J’aurais pu me dire « je ne vais pas y arriver ». Cela fait 21 ans que je fais ce métier et que je m’y épanouis.
Rappelons-nous : utilisez l ’échec comme levier pour vous en remettre, mais aussi pour vous propulser vers l’avenir.
J’anime un atelier de 3 heures 30 sur « Assumer ses échecs et valoriser ses réussites »
14 juin 2021
INTERVIEW – ÉLISABETH DURAND-MIRTAIN : Experte du métier d’Assistante et d’Office Manager – YouTube
En avril 2020, je partageais avec Leslie Prudent ma vision du métier d’assistante et d’office manager.
Leslie a créé une plateforme dédiée aux collaboratrices « virtuelles » . Elle permet la mise en relation entre les professionnels et les assistantes indépendantes . Voici une présentation de sa plateforme : https://www.youtube.com/watch?v=f1o52Rg8a2s
J’ai également eu le plaisir de coopérer avec Leslie dans la création d’une formation complète consacrée à cette catégorie de collaborateurs/trices ; en particulier sur le thème du marketing de soi.
27 janvier 2021
Le confinement a été une véritable opportunité pour nous mettre à distance. Cette obligation nous a forcés à nous adapter, à modifier nos façons de vivre, de communiquer, d’apprendre et de travailler. Certains se plaignent du manque de contact social, et de ne plus pouvoir réellement parler ou échanger en direct. Alors, la question se pose : qu’est-ce que cette notion de distance implique dans notre vie, qu’elle soit personnelle ou professionnelle ? Est-ce que cette distance amorce un vrai virage ?
C’est une nouvelle organisation qui a notamment engendré des effets collatéraux : le développement de la formation « distancielle », l‘apparition du terme « distanciation sociale » (auquel je préfère celui de « distance de sécurité »), le télétravail, etc. En contrepartie, le frein technologique s’est atténué à mesure du confinement. Le gouvernement a facilité le recours à la formation à distance face au ralentissement de l’économie. Une révolution dans l’univers de la formation s’est amorcée dès le premier confinement. Cette nouvelle mise à distance confirme l’essai et devient la règle. Quels bénéfices tirer de ces changements ?
La distance se définit dans le Larousse comme « l’intervalle ou la séparation de deux points dans l’espace, de deux objets ou deux personnes éloignées par une distance mesurable ». Voici quelques expressions qui illustrent bien ce phénomène.
Le développement des relations à distance par les outils technologiques et derrière les écrans a largement modifié la notion de proximité. En effet, il s’agit d’une proximité organisée, qui n’est pas géographique mais relationnelle. Elle a toujours existé, lorsque nous nous rapprochons des gens que nous aimons comme nos amis, notre famille, les collègues. Mais Internet et les réseaux sociaux (ainsi que la peur de la proximité géographique due à la Covid) ont favorisé son essor. De ce fait, ils permettent d’échanger et de travailler à distance, en s’abolissant des contraintes de proximité géographique, et donc de distance.
Selon moi… Je ne crois pas ! Le tenter ferait encourir des risques psychologiques et mettrait à mal nos relations sociales. Il est certes possible de s’appuyer sur les ressources de la proximité organisée pour fonctionner à distance et survivre en cette période de pandémie. En effet, nous sommes des « animaux sociaux », qui ont aussi besoin de sentir, de toucher et d’embrasser. Donc, la proximité géographique et la proximité organisée s’avèrent indissociablement unies pour contribuer à la réussite de nos relations sociales.
Les directives du Ministre du Travail ont été claires : “Il faut former plutôt que licencier” ! Les entreprises profitent massivement des mesures qui facilitent la prise en charge des coûts pédagogiques. Pendant le confinement, les demandes de formations à distance ont explosé : le volume a doublé, voire triplé pour certains organismes [1]. Et pourtant, ce type de format existait depuis longtemps !
Des formations techniques ? Pas seulement ! Il y a des formations sur l’organisation et le télétravail puis pour développer l’efficacité professionnelle (comment bien démarrer sa journée, se fixer des objectifs ou encore gérer son temps et ses priorités).
Il y a eu une vraie prise de conscience sur des sujets que j’ai animés ces derniers mois. Des thématique comme : « préserver son optimisme en période de crise », « organiser ses priorités en télétravail », « gérer la charge mentale », « manager ses équipes malgré la distance », etc.
Aujourd’hui, c’est dans le confort de chez soi avec des contenus originaux et adaptés que l’on apprend.
L’auto-apprentissage est de mise. Cette forme repose sur des accès gratuits (ou pas !) à des contenus et des formats variés qui ont converti les réfractaires au e-learning (MOOC, webinaires, ou vidéo 100% synchrone ou asynchrone) ainsi que le micro learning [2], très facile à placer dans les agendas.
Le mentoring ; cette forme de transmission des savoirs très ciblée et pragmatique permet une meilleure adaptation aux outils digitaux devenus indispensables pour la continuité de l’activité et le maintien du lien social. Les entreprises multiplient les “référents internes” capables d’accompagner les néophytes du numérique.
Contre toute attente, cette période montre un attrait important pour les soft skills. Les formations à l’intelligence émotionnelle font partie de celles qui ont remporté le plus de succès selon une étude menée du 15 mars au 4 mai 2020 par Unow. On parle ici de la capacité à communiquer, du leadership, de la créativité, de la gestion des priorités, du respect de l’autre, de la gestion du stress, etc. Le distanciel est dans ce domaine tout aussi efficace avec des conditions : un engagement des deux parties, une relation de confiance avec l’apprenant, un accompagnement tout au long de la formation, une pédagogie basée sur l’action et un suivi.
Ce sont les compétences transversales qui se sont révélées indispensables pendant cette période de changements.
Tout ne peut se faire en auto-apprentissage.
La formatrice expérimentée, que je suis, a modifié ses habitudes, se préparer comme une sportive de haut niveau pour éviter le claquage !
Ma mission a toujours été de donner du sens et de l’envie par une pédagogie active et ludique. Être un guide devient impératif. Personnaliser chacune de mes interventions pour éviter la déshumanisation est indispensable. Respecter le rythme de progression des apprenants, une obligation et consacrer du temps sur toutes les étapes indispensables d’une formation efficace est un atout.
Il réside dans la capacité à proposer des parcours de formation personnalisés. La notion d’ancrage mémoriel devient plus que jamais la priorité numéro 1 pour consolider le nouveau capital de compétences. Le défi consiste également dans l’accès à la formation à distance, convaincre qu’elle n’est pas une version dégradée du présentiel.
Le premier pas est peut-être le plus dur. Les mentalités changent, le déclic a eu lieu et génère de nouvelles façons de travailler.
Aujourd’hui la relation semble ne plus être « à la mode » et la distance devient la norme. À trop se distancer, le lien social est remis en question. La distance éloigne, rend anonyme, déshumanise. Restons optimiste !
Car, nous avons vu se mettre en place des actions qui portent attention aux autres comme Facetime, les gestes de solidarité en encore les prises de nouvelles, etc. Le lien a été maintenu. Les professionnels ont montré l’exemple en faisant preuve d’inventivité et de continuité pédagogique.
La distance imposée pourrait bien changer profondément tout notre fonctionnement … Et c’est tant mieux !
Une lecture sur le sujet :
« Ce sera mieux après… sauf si on est trop cons ! » de Philippe Bloch – Editions Ventana. Le regard de citoyen et d’entrepreneur et les réflexions de l’auteur sur la période de crise sanitaire.
Voir également mon article sur « Télétravail, mode d’emploi »
[1] Selon la Fédération de la formation professionnelle, avant la crise, 91% des formations se déroulaient en format présentiel. Sur le mois d’avril, le taux de formations réalisées à distance a triplé, précise la FFP à Localtis. De son côté, la Caisse des Dépôts a constaté un « doublement des formations à distance » proposées sur le compte personnel de formation. Le catalogue des formations éligibles au CPF et réalisables à distance compte 200.000 sessions sur un total de 730.000, par 13.500 organismes.
[2] Micro-Learning : nouvelle méthode pédagogique, consiste à distribuer les connaissances à assimiler par les apprenants en plusieurs micro-séquences séparées dans le temps mais fréquentes
9 septembre 2020
Le statut d’indépendant mérite que l’on s’y intéresse
Être indépendant (pour son travail) c’est ne plus avoir la sécurité des revenus réguliers, ne plus compter ses heures de travail, faire face à la solitude, payer “beaucoup” de charges … C’est aussi être libre d’organiser son agenda et de choisir son fonctionnement. C’est surtout une démarche dont la réussite est assurée par trois mots : la passion, la volonté et l’attitude positive. Ces trois mots reviennent sans cesse quand on demande à un indépendant pourquoi il a fait ce choix.
Il faut dire qu’il y a 25 ans, l’entrepreneuriat n’était pas aussi répandu et attractif qu’aujourd’hui. Il était réservé aux autodidactes ou se transmettait de père en fils. Depuis, on assiste à une vague entrepreneuriale sans précédent, les chiffres sont là, plus de 15 millions de français ont envie de créer leur entreprise et 691 000 ont été créées en 2018. Même si les crises économiques, le chômage et la faiblesse des salaires ont encouragé cette vague, le besoin d’indépendance est une des motivations essentielles qui pousse de plus en plus de personnes à sauter le pas et à se lancer en tant qu’indépendants.
La Passion
« La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis » Martin Luther King
Une récente étude a révélé que plus d’un tiers des gens considèrent que leur emploi ne sert à rien. Ce sont les fameux « bullshit job ». Ils sont nombreux aussi touchés par le « bore out », syndrome de ceux qui souffrent de trop s’ennuyer au travail.
Dans ces conditions, on constate que beaucoup de personnes sont en quête de sens dans leur milieu professionnel. Elles veulent reprendre leur vie en main, retrouver une joie de pratiquer un métier qui leur plaît. En cela, se tourner vers ses passions peut s’avérer un bon choix.
Alors doit-on se tourner vers sa passion pour créer son entreprise ? Les jeunes fraichement sortis de l’école ont la dynamique qui peut leur permettre de se lancer tout de suite dans ce qui leur plaît. Ils n’ont rien à perdre à essayer. Les trentenaires, quadragénaires ou quinquagénaires ont l’avantage de la maturité, ce qui peut les aider dans un projet entrepreneurial impliquant leur passion. Mais d’un autre côté, il leur faudra certainement consentir à des sacrifices.
La volonté / L’ambition
« La volonté trouve, la liberté choisit » Victor Hugo
La démarche de création doit s’accompagner de volonté et d’ambition dans la réalisation de son projet.
La volonté est liée au besoin de réalisation de soi, mais va bien au-delà. Ici le créateur d’entreprise aime se lancer dans des projets difficiles, et essaie de relever des défis. Il a clairement envie d’en découdre et met tout en œuvre pour atteindre ses objectifs.
Elle doit s’assortir d’un minimum d’ambition pour passer le cap de l’indépendance. Une ambition positive, bien entendu, qui est sous-tendue par des objectifs honnêtes, avouables, partagés, par exemple le lancement d’un nouveau concept ou d’une innovation. Pour réussir son défi, l’entrepreneur se remettra naturellement en question lors des périodes difficiles.
Beaucoup d’entrepreneurs sont en recherche d’autonomie, souhaitant prioritairement devenir « leur propre patron ». Leur motivation entrepreneuriale est donc la liberté d’action, une valeur qui dépend de leur nature propre mais qui peut parfois se développer en réaction à un vécu professionnel difficile. Ces entrepreneurs souhaitent faire leurs propres choix, fixer eux-mêmes leurs règles et leurs contraintes, bref jouir d’une large autonomie décisionnelle.
J’ai rencontré une personne qui m’a fait part de son expérience quand elle a fait le choix d’indépendance en se comparant à une grenouille : « Vous mettez une grenouille dans une casserole d’eau que vous commencez à faire chauffer, elle va rester tranquillement dans sa casserole sans se rendre compte qu’elle est gentiment en train de mourir à petits feux !! En revanche vous jeter une autre grenouille (l’autre ayant disparu !) dans une casserole d’eau bouillante, elle ne restera pas longtemps dans l’eau, son reflexe sera de ressortir immédiatement pour ne pas mourir ». Cette histoire simple montre à quel point une situation qui parait douillette et protectrice, comme le salariat, peut être la pire des situations à termes. Le statut d’indépendant est comme cette grande casserole d’eau bouillante où la passion, la volonté et l’ambition seront les ingrédients pour réagir au mieux.
Une attitude positive
« Chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès » Pierre de Coubertin
Un dernier ingrédient est primordial pour le statut d’indépendant surtout en cette période troublée, celle de l’attitude positive.
« Je me félicite chaque jour d’avoir eu le courage de changer de vie professionnelle. Même s’il y a parfois des tensions, des interrogations, des remises en question, tout ce qui me fait évoluer pour finir, même dans les moments moins faciles, je ne regrette pas d’avoir sauté le pas. Car j’ai vraiment le sentiment d’être allée de l’avant », puis-je me dire sans vanité.
Ce statut devient un véritable art de vivre. Qu’il soit le résultat d’un souhait ou d’un élément extérieur contraint près de 90% des indépendants actuels en France déclarent l’être ou le rester pour de nombreuses raisons :
La possibilité de rémunération supérieure qu’en contrat de travail salarié, selon le secteur d’activité et à condition de se constituer un réseau de clientèle suffisant, évidemment.
L’aventure entrepreneuriale se transforme en un véritable outil de développement personnel. L’entrepreneur se fixe des objectifs (faire ce qu’il aime, avoir la vie qu’il souhaite, exercer son métier selon ses valeurs, etc) et est particulièrement attentif aux résultats qu’il peut obtenir. Il essaie de s’améliorer voire de se surpasser pour atteindre son but personnel.
Ce type de motivation entrepreneuriale peut conduire à la réussite si le créateur d’entreprise réussit à développer un regard objectif sur ses qualités et ses défauts, et s’il a réellement envie de progresser par rapport à lui-même et dans ses rapports aux autres.
J’ai rencontré beaucoup de personnes, dont des assistant(e)s, qui souhaitaient devenir indépendant(e), un statut qui plait de plus en plus aux entreprises et qui est souvent demandé. J’ai d’ailleurs coopéré à une formation sur « Devenir Assistant(e) Freelance en 90 jours / formation « réussir son pitch » (module 3, chapitre 3) et animé une conférence sur « Pourquoi faire du marketing de soi » https://formation-assistante-freelance.com/programme-de-formation/ .
Une chose est sûre, rares sont les personnes qui ont fait ce choix disent vouloir revenir en arrière. Bien évidemment la période actuelle n’est pas forcément propice au développement de son activité, mais en faisant ce choix de statut la positive attitude devient la meilleure démarche à adopter … Et je sais de quoi je parle !
Mon livre offert aux 10 premiers inscrits !
3 aout 2020
La définition du télétravail avant la crise du Covid 19 sur
le site du Ministère du Travail dit que ce dernier « répond à une demande à la fois sociale, économique et environnementale.
Plus encore, le télétravail permet une
meilleure conciliation entre vie personnelle et professionnelle. »
Si de nombreuses entreprises étaient déjà engagées dans cette démarche avant la
crise sanitaire, certaines restaient frileuses invoquant une difficulté de mise
en place et le délitement des liens sociaux.
Mais la crise sanitaire est arrivée et le télétravail, très à la traîne en France, devient le sujet numéro 1 dans le monde du travail. Du jour au lendemain, des millions de personnes se sont retrouvées en situation de travail confiné. Et, le déconfinement nous met face à un débat entre pro et anti-télétravail. Voici un point tellement sensible qu’il est difficile de trancher ! Plutôt que de s’affronter, essayons de trouver un « modus vivendi » ou mode d’emploi pour « re-travailler » le plus sereinement possible.
Une étude a été menée par le cabinet de recrutement Robert Walters sur le télétravail et le retour au bureau après la crise du Covid-19 auprès de 2 000 organisations mondiales, intitulée “Returning to the new world of work” à comprendre “Retour dans le nouveau monde du travail”.
Si trois Français sur quatre, affirme avoir été au moins autant productif, voire davantage, durant cette période, une partie de la population ne souhaite pas faire perdurer cette organisation dans le temps. En effet, 16 % des interrogés déclarent ne pas souhaiter garder un rythme soutenu de “home office”. Ce chiffre différencie clairement la France de ses homologues européens. En effet, le pays qui occupe la première marche du podium est l’Allemagne avec 80 % de la population qui considèrent avoir été autant ou plus productifs durant cette période inédite.
Seulement 16 % des répondants français souhaiteraient travailler tous les jours en home office et se rendre de manière ponctuelle au bureau. Avec ce chiffre, la France est le dernier pays à vouloir adopter cette organisation. Mais cela ne pourra se faire sans changement au sein même de l’entreprise. Près de la moitié des cadres français, 46 %, estiment que les structures doivent évoluer sur l’autonomie et la confiance accordée par le management mais également sur la rapidité et l’agilité dans la prise de décision. C’est un point de vue qui n’est pas nécessairement partagé du côté des entreprises. En effet, l’évolution des techniques managériales et l’efficacité dans la prise de décision ne représentent pas un enjeu prioritaire selon eux. Au contraire, 87 % s’accordent à dire que la priorité va au développement du télétravail par l’acquisition de technologies pour limiter les déplacements professionnels et les investissements digitaux.
Si, comme cela semble être le cas, il y a une vraie volonté de développer le télétravail de manière massive, il faudra repenser l’organisation de travail mais aussi les modes de collaboration et de management car le télétravail est devenu une un gage de qualité de vie au travail.
Le télétravail a fait évoluer la place du travail dans la vie et la société. Nous sommes passés d’une société au sein de laquelle les personnes se définissent par leur emploi et organisent leur vie privée (lieu de vie, loisirs…) en fonction de leur travail, à une situation où les personnes intègrent leur travail dans leur vie privée, et vont adapter leurs horaires à leurs contraintes personnelles.
On reconnaît que certains salariés ont été mieux chez eux et pour diverses raisons. Le salarié a adapté son travail à ses contraintes et ses choix personnels, s’est organisé à son rythme : faire des pauses à d’autres moments que ceux imposés pas l’entreprise, s’habiller comme on veut, etc. Ainsi, mettre en place le télétravail revient à prendre en compte officiellement le fait que les salariés ont une vie privée.
Pour d’autres, le télétravail est vécu comme une incursion dans leur vie privée. Ils comptent bien garder des frontières rigides, pour se préserver de l’intrusion d’un des deux mondes dans l’autre. Pour certaines personnes, le lieu d’habitation est trop exigu, pas adapté, ou trop de personnes y habitent et le télétravail y est inenvisageable. L’imposer est une source d’anxiété, voire une menace. Car le lieu de travail est aussi un lien important de sociabilisation et d’interactions.
Il ne faut pas perdre de vue que plus l’on s’éloigne, plus on digitalise et plus il est essentiel d’être 100 % humain. Concernant les compétences à détenir pour un télétravail efficace, les enjeux sont différents pour les collaborateurs et pour les managers.
Pour les collaborateurs, l’enjeu est de rester performant mais aussi visible et lisible. Il faut dans un premier temps avoir une bonne connaissance de soi et une capacité à s’auto-motiver. Il est aussi important de savoir être autonome et de s’auto-organiser, de comprendre son organisation et les ressources de l’entreprise, mais aussi d’identifier les personnes à solliciter en cas de problème. Le collaborateur efficace en télétravail saura également écouter et comprendre les besoins d’autrui tout en se rendant lisible et visible auprès de son supérieur, de ses pairs mais aussi de l’équipe dans laquelle on travaille.
Pour les managers, l’enjeu est différent. Il s’agit de créer et d’optimiser la performance individuelle et collective. Car, le grand défi du télétravail, en dehors des outils, c’est la performance et cette performance passe par les hommes et les femmes de l’entreprise. Ils ont besoin de s’inscrire dans un management moderne où la confiance est présente. Ceci n’est pas toujours évident pour les Français, dont la culture est encore « hiérarchique ». Exception faite des entreprises qui ont évolué avec les Millenials et revu leurs façons de manager. Le manager devra s’appuyer sur des compétences liées à la confiance, la prise de responsabilité, le rapprochement des équipes et le temps consacré à ces derniers.
Il est évident que le rapport au télétravail est une question très personnelle. Il semble inconcevable d’imaginer un monde où tout le monde serait en télétravail, et il est pourtant inenvisageable de faire une croix sur le télétravail. Chacun a son avis à ce sujet. Il est évident que chaque entreprise a ses propres contraintes et que le télétravail est une réflexion centrale à porter. Il est question d’organisation du travail, de management, d’équipements, etc. Quoi qu’il en soit, nous gagnerions à prendre un peu de recul et trouver la meilleure façon de travailler pour chacun.
Voir une formation que j’anime : Télétravail Mode d’emploi. Le télétravail nécessite un accompagnement pour faciliter sa mise en œuvre : communication et organisation.
Voir aussi la vidéo de Julia de Funès sur repenser le travail https://www.20minutes.fr/societe/2792899-20200606-video-penser-teletravail-philosophe-julia-funes
Et son interview https://www.youtube.com/watch?v=HxnZ6adBGws
10 mars 2020
Création d’un réseau interne d’entreprise : l’exemple Servier…
De CALLEIS à iNOV’ASSISTANTES ou l’histoire de la première communauté d’Assistantes Servier
« Networking or not working », c’est ainsi que les Américains résument l’impact du réseau sur leur travail. La forme est lapidaire mais, elle parle à tous ceux qui ont créé ou qui appartiennent à un réseau interne à leur entreprise. On utilise bien son réseau d’amis pour trouver un plombier, alors pourquoi pas pour développer sa carrière. Dans un environnement professionnel où le travail collaboratif et la mutualisation des savoir-faire sont indispensables, il est impossible d’imaginer que chacun(e) reste isolé(e) à faire et refaire les mêmes tâches. C’est ainsi que dans de nombreuses entreprises, des réseaux internes d’assistantes se sont créés. Chez Servier, c’est un bel exemple !
Sandrine, Assistante chez Servier partage son expérience :
Mon premier constat, lorsque je suis rentrée en tant qu’Assistante dans le groupe SERVIER en 2004, a été de constater la complexité des procédures et le cloisonnement d’un département à l’autre. J’étais comme un » voyageur » qui voulait apprendre et découvrir le monde qui l’entoure. J’étais libre, porteuse d’énergie, avec cette formidable envie de partager mes expériences. Chaque changement de poste fut une nouvelle découverte, un nouveau pays, un nouveau langage et il me fallut chaque fois trouver de nouveaux alliés pour comprendre plus rapidement mon nouvel environnement. Le digital, alors en plein essor avec l’arrivée des plateformes collaboratives et des réseaux sociaux, ouvrait peu à peu de nouvelles voies de communication et d’échanges dans notre quotidien.
L’idée de créer une communauté assistante s’imposa à moi comme une évidence : créer du lien, élargir son réseau et structurer l’entre-aide entre les 538 assistantes du groupe SERVIER pour valoriser notre beau métier .
Ainsi est née CALLEIS, le 21 octobre 2014, impulsée par le nouveau réseau collaboratif WIP’s In du groupe.
Une seconde assistante ralliât le projet : nous étions deux, Béatrice et moi. Il nous fallut donner du sens, présenter l’outil, obtenir le go… et trouver un nom, un visuel et expliquer notre démarche.«
Le nom de CALLEIS (Καλλείς, Kalleís), divinité grecque, est aussi l’acronyme en Français et en Anglais de :
C ommunauté A ssistantes en L ien L ogique d’ E change I nterne S ervier ou
C ommunity of A ssistant in L ogic L ink of E xchange I nternal S ervier .
Les objectifs de CALLEIS étaient :
La belle aventure !
La première année fut « un raz de marée » : l’enthousiasme des premières adhésions, la découverte d’un nouvel outil de partage boosta la démarche. Très vite CALLEIS fut dans le top 3 des communautés les plus actives avec 185 membres et un très bon trafic.
La deuxième année, nous gagnâmes en visibilité, fort de notre popularité avec 235 membres. Cependant, si le trafic était toujours aussi bon, le taux des membres actifs commençait à diminuer.
La troisième année marqua un tournant – comme pour toute communauté dans ces premières années de vie, le trafic stagnait et les adhésions commençaient à s’essouffler, malgré 285 membres enregistrés. Il nous fallait investir toujours plus de temps, trouver des idées innovantes pour garder notre place dans le classement des communautés. Nous faisions face à une compétition féroce, née de la multiplication des communautés par projet ou métier, souvent portés par les assistantes à la demande de leur hiérarchie.
Sans moyen et avec de moins en moins de temps à y consacrer, « nous devions également justifier auprès de nos hiérarchies du bénéfice apporté pour les équipes« .
La quatrième année, nous n’étions plus qu’une dizaine de membres actifs pour 296 adhésions. Bientôt le site CALLEIS, qui avait perdu le sens du partage, se transforma en un blog…
Conclusion : CALLEIS était comme une déesse du passé endormie … Jusqu’à cette journée du 15 novembre 2018 où 250 assistantes furent invitées à partager – au cours du séminaire dédié à leur métiers. Trois mots en ressortait : réseau, mobilité et formation.
Un nouveau projet apparut : de faire renaître une communauté avec une gouvernance élargie, des objectifs renouvelés et de nouveaux canaux de communication : ainsi naissait iNov’Assistante. Nous avons bénéficié de l’accompagnement d’Elisabeth Durand-Mirtain ; nous en remerçions Servier de nous l’avoir accordé. La suite à l’épisode 3 …